Autrice de plusieurs romans traduits en français, la Flamande Annelies Verbeke s’est également fait remarquer à travers ses recueils de nouvelles et ses pièces de théâtre. Pour faire mieux connaissance, on lui a demandé ce qu’il y avait dans son frigo.
Végétarienne ou viandarde ?
« En principe, je suis végétarienne, mais je mange du poulet ou du poisson une fois par semaine, entre autres pour mon compagnon et mes beaux-enfants qui sont fans de viande. Il m’arrive aussi d’en cuisiner spécialement pour eux. J’ai décidé de ne plus manger de viande vers l’âge de 16 ans. Je n’ai jamais aimé les steaks saignants ou la viande de porc, ça n’a donc pas été un effort. À l’époque, ce n’était pas courant. Je devais me justifier en permanence, alors que ceux qui consomment de la viande ne sont absolument pas tenus de le faire. Hormis les croquettes de fromage, les végétariens n’avaient pas grand-chose à se mettre sous la dent au restaurant. Heureusement, l’offre et les mentalités ont beaucoup évolué, au restaurant comme au supermarché. Petit à petit, j’ai recommencé à manger du poulet, notamment parce que je ne peux pas résister à la délicieuse odeur du poulet rôti. Une à deux fois par an, je mange aussi du canard et de la dinde. Bref, je peux craquer pour de la volaille. Par ailleurs, j’ai réduit ma consommation de fromage et j’opte volontiers pour un plat végane, mais le véganisme est un peu trop strict pour moi. »
Sucré ou salé ?
« Ça dépend de mes hormones… À plusieurs reprises, j’ai arrêté la cigarette, puis je me suis remise à fumer. Aujourd’hui, je ne fume plus depuis quelques mois, et je ne bois plus d’alcool. Résultat : je mange plus de chocolat, alors que je n’en ressentais pas vraiment le besoin avant. On m’a expliqué que je compensais notamment le manque de sucre de l’alcool (même si je ne buvais pas tant que ça). C’est étrange que notre corps réclame une substance nocive. »
Dans une émission culinaire, tu serais candidate ou membre du jury ?
« Je cuisine presque tous les jours, mais je ne suis pas une experte. Par chance, mes deux parents sont de très bons cuisiniers. Ils m’ont transmis cette habitude sans jamais privilégier un mode d’alimentation sain au détriment du goût. Mais de là à participer à une émission culinaire… »
Ton plat préféré ?
« Ça dépend du moment, du pays, du contexte, de la météo. J’aime les cuisines italienne, grecque, turque, thaïlandaise et japonaise. Mais les plats typiquement belges me goûtent aussi, comme de simples moules-frites. J’aime la justesse et la simplicité de la cuisine italienne, ce n’est pas pour rien qu’elle a conquis le monde. On ne me verra donc jamais bouder une assiette de pâtes. Les plats grecs et turcs, truffés de légumes, d’huile d’olive et d’ail, sont réconfortants et nourrissants. Et au Japon, j’ai vécu des expériences gustatives incroyables, c’est une cuisine tellement raffinée. »
Et ta spécialité ?
« Quand il fait froid, j’adore préparer un gratin de pommes de terre, de céleri-rave et de noix très finement hachées, dans une sauce réduite à base de crème et de lait entier avec de l’ail et du fromage par-dessus. À glisser 40 minutes au four. Ce gratin peut se suffire à lui-même ou être servi en accompagnement. »
Qu’y a-t-il toujours dans ton frigo ?
« La base pour moi, ce sont les légumes. J’aime leur goût, leurs formes, leurs couleurs. Chaque semaine, je vais chercher un panier de légumes dans une coopérative bio. Tout est cultivé sur place et il y a souvent des légumes oubliés. C’est génial, il existe tellement de variétés différentes. Parfois, je m’imagine ouvrir un magasin de fruits et légumes que je baptiserais Verbeke Vers… »
Une Madeleine de Proust ?
« Le ragoût de ma grand-mère. Ou ses asperges à la sauce blanche. »
En attendant de franchir peut-être un jour le seuil du magasin de fruits et légumes d’Annelies Verbeke, on dévore son dernier livre Koude soep, tout juste paru aux éditions G.A. Van Oorschot, dans lequel elle se balade comme elle écrit, de gauche à droite. Pour échapper au rythme effréné de sa vie professionnelle, elle a bloqué deux samedis de suite dans son agenda pour aller de La Panne à Ostende, puis d’Ostende à Knokke. À savourer uniquement en néerlandais.